Type de texte | source |
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Titre | Factorum dictorumque memorabilium libri IX |
Auteurs | Valère Maxime (Valerius Maximus) |
Date de rédaction | 1:50 |
Date de publication originale | |
Titre traduit | Faits et dits mémorables |
Auteurs de la traduction | Constant, Pierre |
Date de traduction | 1935 |
Date d'édition moderne ou de réédition | |
Editeur moderne | |
Date de reprint |
(VIII, 11 (Reinach 406)),
Quantum porro dignitatis a rege Alexandro tributum arti existimamus, qui se et pingi ab uno Apelle et fingi a Lysippo tantum modo uoluerit.
Dans :Apelle et Alexandre(Lien)
(VIII, 11 (Reinach 406))
En quelle estime le roi Alexandre devait-il tenir l’art, pour réserver au seul Apelle le privilège de le peindre, au seul Lysippe celui de le sculpter !
, « Quam magni effectus artium sint », « De effectibus artium raris apud externos » (numéro VIII, 11, ext. 4 (Oberbeck 1228+)) , t. II, p. 242
Cuius coniugem Praxiteles in marmore quasi spirantem in templo Cnidiorum collocauit, propter pulchritudinem operis a libidinoso cuiusdam conplexu parum tutam. Quo excusabilior est error equi, qui uisa pictura equae hinnitum edere coactus est ; et canum latratus aspectu picti canis incitatus taurusque ad amorem et concubitum aeneae uaccae Syracusis nimiae similitudinis irritamento compulsus. Quid enim uacua rationis animalia arte decepta miremur, cum hominis sacrilegam cupiditatem muti lapidis liniamentis excitatam uideamus ?
Dans :Praxitèle, Vénus de Cnide(Lien)
(VIII, 11, ext. 4), p. 243
4. L’épouse de ce dieu, œuvre en marbre de Praxitèle, qui se trouve dans le temple de Cnide, semble vivre et respirer. Telle en est la beauté que son caractère divin ne put la protéger contre les embrassements passionnés d’un impudique. Ce trait rend plus excusable l’erreur du cheval à qui la vue d’une cavale en peinture arracha un hennissement, celle des chiens qui se mirent à aboyer en voyant un chien représenté dans un tableau, ou celle du taureau qu’on vit à Syracuse s’enflammer de désir pour une génisse d’airain sous l’impression produite par une parfaite ressemblance. Pourquoi s’étonner que l’art trompe ainsi des êtres privés de raison, quand nous voyons les formes d’une statue de pierre insensible exciter dans un homme une passion sacrilège ?
, « Quam magni effectus artium sint », « De effectibus artium raris apud externos », 7 (numéro VIII, 11) , t. II, p. 244
Atque ut eiusdem studii adiciam exemplum, praecipuae artis pictor equum ab exercitatione uenientem modo non uiuum labore industriae suae conprehenderat. Cuius naribus spumas adicere cupiens tantus artifex in tam paruula materia multum ac diu frustra terebatur. Indignatione deinde accensus spongeam omnibus inbutam coloribus forte iuxta se positam adprehendit et ueluti corrupturus opus suum tabulae inlisit. Quam fortuna ad ipsas equi nares directam desiderium pictoris coegit explere. Itaque quod ars adumbrare non ualuit casus imitatus est.
Dans :Protogène, L’Ialysos (la bave du chien faite par hasard)(Lien)
(VII, 11, ext. 7), t. II, p. 245
Ajoutons encore un exemple également emprunté à la peinture. Un artiste d’un rare talent était parvenu grâce à un soin extrême à représenter un cheval sortant du manège ; on eût presque dit l’animal vivant. Il voulut encore peindre l’écume autour des naseaux ; mais, malgré toute son habileté, ce petit détail donna lieu à de nombreux et longs essais qui restèrent vains. Enfin, d’impatience et de dépit, il saisit une éponge qui se trouvait près de lui et qui était imprégnée de toutes sortes de couleurs et la jeta sur le tableau comme pour détruire son ouvrage. Mais la fortune la dirigea vers les naseaux du cheval et lui fit réaliser le désir du peintre. Ainsi ce que l’art du peintre n’avait pas pu représenter, le hasard réussit à l’imiter.
, "De fiducia sui", ext. 3 (numéro III, 7 (Reinach 219)) , p. 269-270
Zeuxis autem, cum Helenam pinxisset, quid de eo opere homines sensuri essent expectandum non putauit, sed protinus hos uersus adiecit : οὐ νέμεσις Τρῶας καὶ εὐκνήμιδας Ἀχαιοὺς
Τοιῇδ’ ἀμφὶ γυναικὶ πολὺν χρόνον ἄλγεα πάσχειν[[6:Iliade, III, 156-157.]]
Adeone dextrae suae multum pictor adrogauit, ut ea tantum formae comprehensum crederet, quantum aut Leda caelesti partu edere aut Homerus diuino ingenio exprimere potuit ?
Dans :Zeuxis, Hélène et les cinq vierges de Crotone(Lien)
(n°219)
Le peintre Zeuxis, ayant achevé son Hélène, ne crut pas devoir attendre le jugement du public, mais, le devançant, il ajouta à son tableau ces vers : « Il n’y a pas à s’indigner si les Troyens et les Achéens aux belles cnémides, pour une telle femme, endurent de si longues souffrances ». Ainsi l’artiste se flattait que sa main avait réalisé un type de beauté aussi parfait que celui qu’avait mis au monde Léda, visitée par un dieu, ou qu’avait créé le divin génie d’Homère.
, « Suae quemque artis optimum et auctorem esse et disputatorem », « ut factum apud externos », 3 (numéro VIII, 12) , t. II, p. 246
Mirifice et ille artifex, qui in opere suo moneri se a sutore de crepida et ansulis passus, de crure etiam disputare incipientem supra plantam ascendere uetuit.
Dans :Apelle et le cordonnier(Lien)
, p. 247
J’admire encore cet artiste qui, à propos d’une de ses œuvres, voulut bien écouter les avis d’un cordonnier sur la chaussure et les courroies, mais qui, lorsque celui-ci se mit à critiquer la jambe, lui défendit de s’élever au-dessus du pied.